Le Klaxon #13 [avril 23]
Petit frère de notre « Heure de la Sirène« , le « Klaxon » viens chaque mois avertir sur les avancées de la marchandisation des associations, des investissements à impact social mais aussi sur les contre-feux proposés par les associations.
Newsletter de notre tout récent Observatoire citoyen de la marchandisation des associations et des investissements à impact social (OCMA & IIS), retrouvez les premiers numéros ci dessous.
N’hésitez pas à transmettre vos informations sur le sujet ou à demander votre inscription pour la recevoir auprès de : marianne[arobase]associations-citoyennes.net
Marianne, ne vois-tu rien venir ? Cette feuille vous tiendra régulièrement informés de mes observations, rencontres, actualités autour de la marchandisation et de la financiarisation de l’action associative via les investissements à impact social. Elle deviendra petit à petit la newsletter de l’observatoire de la marchandisation des associations en accueillant vos textes. N’hésitez pas pas à me faire des suggestions, me signaler vos infos et à enrichir cette lettre par vos contributions, textes, témoignages, réactions…
Impact France ouvre grand ses portes aux entreprises
Le 4 avril dernier, le mouvement Impact France (MIF) a renouvelé son conseil d’administration et choisi un nouveau binôme pour sa présidence. Rappelons que le mouvement Impact France est issu du Mouves, le mouvement des entrepreneurs sociaux créé en 2010 par le groupe SOS et présidé alors par Jean-Marc Borello, le président du Groupe SOS. Ce dernier voit dans le « capitalisme d’intérêt général » (le titre d’un de ses luvres) qu’il défend un moyen de résoudre par le capitalisme les problèmes que le capitalisme engendre (Pour creuser le sujet, voir cet article du syndicat Asso). Le modèle pour y arriver : l’entrepreneuriat social, forme hybride entre association et entreprise qui calque le modèle de l’entreprise jugé plus efficace.
L’assureur Pascal Démurger de la MAIF arrivera donc à la tête du mouvement avec Julia Faure, cofondatrice de Loom, une marque de vêtements, le 24 mai prochain. Le tandem veut faire entrer au conseil d’administration des entreprises comme Doctolib, KPMG, ou l’Occitane tout en gardant bien sûr une place importante au groupe SOS. Il propose un siège au CA à Anne de Bayser, ex-sécrétaire générale adjointe d’Emmanuel Macron à l’Elysée et désormais présidente de la branche solidarité du groupe SOS.
L’arrivée de ce tandem à la tête du mouvement fait réagir en son sein….
Un fonds pour les contrats à impact
Le 14 mars dernier, Citizen Capital, un fonds d’investissement à impact, a lancé un fonds dédié aux contrats à impact social. Le Fonds européen d’investissement et la banque européenne d’investissement mais aussi la Société générale et des fondations privées abondent ce fonds qui s’élève à 14 millions d’euros. Cet argent sera investi dans les contrats à impact actuellement en construction (voir le tableau p.46 de notre rapport – actuellement 19 CIS sont en cours de construction ou de signature entre L’État et des associations)…
Réflexions après une journée consacrée aux Tiers lieux
« Faire des Tiers-lieux des communs de proximité ». Le 5 avril, la Césure – nouveau Tiers-lieu de la Capitale installé dans l’ancienne fac de Censier – accueillait une journée de réflexion sur cette thématique. Vous trouverez ici quelques éléments et des réflexions partielles après cette journée. L’économiste Benjamin Coriat, membre de la Coop des communs, a rappelé qu’un commun de proximité, selon lui, s’appuyait sur une structure autogouvernée, émergente et dépendante de la communauté où elle émerge et non d’un agenda extérieur. Ce commun produit de l’utilité sociale et environnementale et a un ancrage territorial lié notamment à la communauté qui le fait vivre. Dès lors que ce rapport à la communauté (au sens de faire commun) et au territoire se perd « alors le Tiers-Lieux devient une entreprise ou une start-up ». Mais comment faire vivre ces Tiers-lieux dans le cadre économique actuel ? Partout court l’injonction aujourd’hui centrale : les associations, les Tiers lieux doivent chercher leur modèle économique. Derrière cette recherche se cache la baisse constante des subventions ou leur passage par la moulinette des appels à projet qui se rapprochent de plus en plus des appels d’offre et de la commande publique. Les associations sont sommées de trouver d’autres ressources pour pouvoir vivre.