Le Klaxon #14 [mai 23]
Petit frère de notre « Heure de la Sirène« , le « Klaxon » viens chaque mois avertir sur les avancées de la marchandisation des associations, des investissements à impact social mais aussi sur les contre-feux proposés par les associations.
Newsletter de notre tout récent Observatoire citoyen de la marchandisation des associations et des investissements à impact social (OCMA & IIS), retrouvez les premiers numéros ci dessous.
N’hésitez pas à transmettre vos informations sur le sujet ou à demander votre inscription pour la recevoir auprès de : marianne[arobase]associations-citoyennes.net
Marianne, ne vois-tu rien venir ? Cette feuille vous tiendra régulièrement informés de mes observations, rencontres, actualités autour de la marchandisation et de la financiarisation de l’action associative via les investissements à impact social. Elle deviendra petit à petit la newsletter de l’observatoire de la marchandisation des associations en accueillant vos textes. N’hésitez pas pas à me faire des suggestions, me signaler vos infos et à enrichir cette lettre par vos contributions, textes, témoignages, réactions…
#14 – Mai 2023
Remous dans l’ESS
L’arrivée à la tête du Mouvement Impact France (MIF) de Pascal Démurger de la MAIF en ouvrant grand ses portes à des entreprises comme Doctolib, KPMG ou encore l’Occitane (voir Klaxon #13), crée de grands remous au sein de la grande « famille » de l’économie sociale et solidaire.
Le 7 mai dernier, certains membres (dont des fondateurs) du MIF comme les anciens présidents du Mouves, Jonathan Jérémiasz ou Christophe Itier, dénonçaient dans une tribune publiée dans le JDD la dilution des valeurs de l’ESS dans ce « virage stratégique » annoncé. Ils soulignent qu’ils avaient déjà alerté en 2020 lorsque le Mouvement des entrepreneurs sociaux (le Mouves) se renommait le Mouvement Impact France « en ambitionnant d’intégrer aux côtés des entrepreneurs sociaux, des entreprises dites « en transition » ». Aujourd’hui, ils refusent de voir le mouvement affaibli « par un élargissement non maitrisé vers ceux qui se réclament trop légèrement de l’impact, à terme source inévitable de social, green, ou impact washing : quand tout est « à impact », plus rien n’a d’impact » …
Une nouvelle charte au Transiscope
Vous connaissez le Transiscope ? Ce portail web des alternatives se construit avec un collectif de 12 réseaux et associations dont le Collectif des associations citoyennes. Il organise régulièrement des Transiscothons pour faire avancer le projet qui vise à recenser et cartographier, via des outils libres, les alternatives sur les territoires pour mieux les relier et les renforcer.
Mais qu’est-ce qu’une alternative ? Parmi les multiples travaux du Transiscope, la maturation de la charte qui la définissait a fait l’objet de nombreux débats. L’un d’eux portait sur l’ouverture ou non du périmètre des alternatives aux entrepreneurs sociaux et le remplacement du mot « alternatives » par « initiatives » (possiblement entrepreneuriales). Au Collectif des associations citoyennes, notre long travail sur la marchandisation, nous amène à estimer que le vocable « entrepreneuriat social » n’est pas neutre. Popularisé par le fondateur d’Ashoka, Bill Drayton, dans les années 80, il appelle à une hybridation entre associations et entreprises. Bill Drayton vient notamment du cabinet Mc Kinsey et son organisation Ashoka encourage la création d’un écosystème favorable aux entrepreneurs sociaux appelés à changer le monde sans remettre en cause le système économique dominant.