Elections législatives – Lancement du Pacte pour la transition
La plateforme du Pacte pour la transition – législatives est lancée !
Le CAC va devenir officiellement membre du Collectif pour la Transition Citoyenne afin de faire entendre la voix des associations citoyennes à l’occasion des législatives en s’appuyant notamment sur les outils spécifiques forgés par le Pacte pour la Transition.
Présentation et échanges à l’occasion de notre journée d’Assemblée générale le 20 mai après-midi. Renseignements ici.
- Le site du Pacte pour les législatives
- Les fiches des 7 enjeux portés pendant cette campagne
- Vous pouvez dès maintenant enregistrer des interpellations et de les visualiser par circonscription.
Voici la vidéo teaser de la campagne, pour rappeler que tout n’est pas encore joué et que les élections législatives sont un temps fort électoral qui peut permettre de porter le climat, la justice sociale et la démocratie au cœur du prochain mandat.
Présentation de « CARE » méthode comptable intégrant l’humain et l’environnement [3 mai]
CARE, méthode comptable multi-capitaux, peut-elle contribuer à éclairer et guider votre projet ?
La Coop des communs organise, pour les acteurs des associations citoyennes et des tiers lieux, une présentation de la méthode CARE et des expérimentations engagées par certains de ses membres.
Inscrivez-vous à cette présentation, qui aura lieu sous la forme d’un webinaire
le mardi 3 mai 2022 de 14h à 16h
avec le lien suivant https://airtable.com/shrNR0wxKbgnxuAwy
Dans le cadre comptable actuellement en vigueur, la conservation du capital financier est une obligation. Il n’y a pas d’équivalent, dans les comptes de l’entreprise, pour préserver le capital humain et le capital naturel. Ces capitaux ne figurent pas au bilan et les nécessaires actions de préservation sont laissées à l’appréciation de chaque organisation. Elles ne sont pas toujours établies sur la base de normes élaborées de manière incontestable tant du point de vue technique que démocratique et, de toute façon, elles n’ont pas d’impact sur les comptes de l’entreprise (on renvoie à des « annexes » : RSE…..).
Or, la compréhension de l’entreprise passe par sa comptabilité : les actionnaires, les salariés, les partenaires ont une connaissance de l’entreprise à travers sa comptabilité. C’est un socle sur lequel d’autres outils de gestion vont venir se greffer. Elle est au fondement de toute décision de gestion et des analyses réalisées par les financeurs.
Alors qu’elle est généralement considérée comme une technique neutre, la comptabilité est porteuse d’une certaine vision du monde dans laquelle, actuellement, l’homme et la nature n’ont pas la place qui leur revient.
C’est donc le modèle comptable qu’il convient de revoir en prenant en compte les mesures de préservation des capitaux humains et naturels. C’est l’objectif poursuivi par le modèle comptable CARE que de procéder à une extension du champ d’application de la comptabilité générale : les capitaux humains et naturels sont inscrits dans les comptes de l’entreprise au même titre que les capitaux financiers, comme des dettes à rembourser.
Le groupe Compta CARE de La Coop des Communs a été créé en 2018. Il mène deux types d’actions :
- sensibilisation : sensibiliser les organisations de l’ESS à la méthode CARE dans le cadre d’une approche par les communs,
- expérimentation : développer et accompagner des expérimentations et des recherches-actions portant sur la mise en œuvre de la méthode dans l’ESS et les communs, capitaliser sur ces expérimentations pour approfondir la méthodologie.
La Coop des communs est partenaire du Cercle des comptables environnementaux et sociaux (CERCES).
La Clef : conf « vendez-nous la clef » [28/03] + retour sur le débat [4/03]
La Clef, des nouveaux possibles… retours de la conf du 28/03/22
Le 1er mars dernier, le collectif la Clef qui occupait le cinéma associatif depuis deux ans était expulsé ; le même jour son potentiel acheteur, le Groupe SOS, échaudé par la mauvaise presse suite à la lutte contre ce rachat, se retirait de la vente. Les possibles s’ouvrent de nouveau. Le 28 mars, face à une salle de la Bourse du travail à Paris remplie, le collectif présente son projet de reprise du cinéma. Il s’appuiera sur la création d’un fond de dotation qui recueille depuis plusieurs mois des dons : le fonds La clef Revival. Il permettra de sortir le cinéma du marché spéculatif immobilier. Le collectif vise à faire du lieu un commun, l’association La Clef recevra la propriété d’usage et pourra poursuivre son projet. Ce dernier propose une gestion horizontale, une programmation collective de films souvent rares, fragiles, des prix libres, un soutien à la création de jeunes réalisateurs via le Studio 34, des actions culturelles vers le jeune public en lien avec les écoles et les centres d’animation culturels du quartier. Le CLIP, un réseau de lieux en propriété d’usage, va entrer dans le CA de ce fond, tout comme Céline Sciamma ou encore Jean-Marc Zekri, directeur du Reflet Médicis. Le 28 mars, le collectif annonçait avoir reçu, pour la première fois depuis deux ans, une proposition de rencontre avec la secrétaire du CSE de la Caisse d’Épargne, propriétaire des lieux pour discuter de leur projet. Il a également le soutien financier de la Mairie et la Région IDF annonce réfléchir également à un soutien.
VENDEZ-NOUS LA CLEF – Conférence publique
Lundi 28 mars à 19h – Bourse du travail – 29 Boulevard du Temple, 75003 Paris
Contre la chasse aux associations, défendons nos libertés ! [8 avril]
Action collective – tribune co-signée par le CAC
Contre la chasse aux associations, défendons nos libertés !
Depuis six mois, les dissolutions d’associations s’enchaînent à un rythme rarement connu sous la Ve République. Elles sont désormais annoncées triomphalement à la sortie du conseil des ministres ou sur twitter, contre un média, une association, un collectif… La loi « confortant le respect des principes de la République », dite « loi séparatisme », promulguée le 24 août 2021, a, comme le craignaient les opposant·es à son adoption, ouvert un boulevard aux pouvoirs publics désireux d’écarter celles et ceux qui entendent participer au débat démocratique par l’interpellation citoyenne et de faire taire les voix dissidentes, ou simplement critiques.
Après le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et la CRI ont été dissoutes les associations Palestine Vaincra et Comité Action Palestine, et récemment le groupe antifasciste lyonnais (GALE). À chaque fois, l’arbitraire administratif et politique joue à plein : accusations sans preuves, reproches concernant des intentions supposées, ou des « complicités de fait » non établies, mises en cause pour des actes non imputables aux structures visées, etc.
Ainsi, des campagnes « appelant au boycott des fruits et légumes made in Israël » par un collectif de soutien à la cause palestinienne sont assimilées dans le décret de dissolution de Palestine Vaincra à un « appel à la discrimination et à la haine envers Israël et les Israéliens ». En 2020, la Cour européenne des droits de l’Homme a pourtant reconnu que l’appel au boycott relevait de la liberté d’expression et donné raison à onze militantes et militants français, condamnés après un tractage appelant à un tel boycott. Le boycott est un instrument politique et militant utilisé par de nombreuses associations et collectifs de consommateurs et ne saurait faire l’objet d’un encadrement conduisant à criminaliser celles et ceux qui le diffusent.
Sont également repris à l’encontre de ce collectif les arguments avancés hier pour dissoudre le Collectif contre l’Islamophobie en France. Il lui est reproché « de cultiver le sentiment d’oppression des « peuples musulmans » et ce « dans l’objectif de diffuser l’idée d’une islamophobie à l’échelle internationale ». Une cinquantaine d’associations, en novembre 2021, soulignaient déjà, dans un « Manifeste pour le droit des associations de choisir librement les causes qu’elles défendent [1] », l’étrange logique de cette accusation : « Des associations sont dissoutes par le gouvernement au motif absurde que dénoncer une injustice, ce serait justifier rétrospectivement – ou se rendre complice par avance – des actes violents, voire des actes de terrorisme, que d’autres ont commis ou commettront peut-être un jour en invoquant cette même injustice ».
Aux militants antifascistes lyonnais, dont le groupement a été dissout le 31 mars, il est reproché, en vrac, de participer à des manifestations non déclarées, autrement dit des « manif sauvages » et des « contre-rassemblements ». Le décret de dissolution indique notamment que « des sympathisants du GALE ont pris part à des manifestations contre le passe sanitaire, lesquelles se sont accompagnées de provocations et de jets de projectiles à l’encontre des forces de l’ordre », sans qu’il soit établi que ces personnes aient été effectivement membres de l’organisation dissoute, ni qu’elles aient participé à ces violences. Ce sont également des actions d’affichage dans les rues, ou de partage de visuels sur les réseaux sociaux, ainsi que des propos tenus par des artistes lors d’un festival, qui sont retenus dans l’acte de dissolution de l’organisation antifasciste lyonnaise.
Dans l’ensemble de ces cas de dissolutions, les services de police ont passé au scanner les réseaux sociaux des organisations ciblées à la recherche de commentaires haineux. Ce nouveau motif de dissolution est désormais autorisé, la loi sur « le respect des principes de la République » permettant de faire reposer sur les associations les propos tenus par des tierces personnes, même si celles-ci ne sont pas membres de l’organisation. À la lecture des décrets de dissolution on découvre pourtant que les investigations et les propos retenus à charge, portent sur des périodes largement antérieures à l’adoption de loi en août 2021, en violation manifeste du principe de non-rétroactivité.
Ces mesures de dissolution constituent une épée de Damoclès suspendue au-dessus de l’ensemble des associations et demain de toutes les organisations du mouvement social, au risque d’obliger leurs membres à une autocensure dommageable à la cause défendue. On ne peut exclure de surcroît que des personnes mal intentionnées déposent sur les réseaux sociaux des commentaires empoisonnés dans le but de nuire à l’image de telle ou telle association, ainsi exposée à la menace de dissolution.
Tous les espaces démocratiques d’expression et de protestation de la population se restreignent peu à peu. Le contrôle sur les manifestations s’accroît – allant de la contestation des parcours à l’interdiction pure et simple, la répression et les violences policières contre les manifestant·es vont sans cesse en s’aggravant. Au-delà, ce sont tous les outils militants traditionnels de la liberté syndicale et associative (tracts, boycott, appel à mobilisation, réseaux sociaux…) qui sont de plus en plus gravement entravés.
Les libertés d’expression, d’opinion, de réunion et de manifestation, pourtant garanties par les principes constitutionnels et les textes internationaux, se retrouvent mises à mal par la dérive d’un pouvoir qui détourne des textes présentés comme destinés à lutter contre le terrorisme afin de s’en servir à l’encontre de mouvements, de groupes et d’associations qui ont le malheur de déplaire au pouvoir en place. Si l’on estime que des activités ou des propos imputables à une association tombent sous le coup de la loi, il appartient à la justice d’en juger. Et non au ministre de l’intérieur de diligenter des enquêtes à charge, de décréter que telle activité ou tel propos est condamnable, puis de prononcer une sentence de mort de l’association sans autre forme de procès.
Nous appelons l’ensemble des organisations du mouvement social à dénoncer cette chasse aux associations et à construire une large mobilisation, au nom de la préservation des libertés et du pluralisme démocratique.
8 avril 2022
[1] https://www.gisti.org/spip.php?article6697
Premières organisations signataires :
- Action droits des musulmans – ADM
- Action Non Violente – COP21
- Alliance citoyenne
- Alternatiba
- Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie – Acort
- Association démocratique des Tunisiens en France – ADTF
- Association des travailleurs maghrébins de France – ATMF
- Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers – ANAFÉ
- Association France Palestine Solidarité – AFPS
- Attac
- Centre de recherches et d’initiatives de solidarité internationale – Cedetim
- Centre de recherche et d’information pour le développement – CRID
- Collectif des Associations Citoyennes – CAC
- Comité pour la santé des exilés – Comède
- Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie –
- CRLDHT
- Coordination nationale Pas sans Nous
- Droit au logement – DAL
- Fédération des associations de solidarité avec tou·te·s les immigré·e·s – Fasti
- Fédération des Finances CGT
- Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives – FTCR
- Fédération nationale de la Libre Pensée
- Fédération nationale des Arts de la rue – FNAR
- Femmes égalité
- Fondation Copernic
- France Amérique latine
- France Nature Environnement
- Groupe Accueil et Solidarité – GAS
- Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s – Gisti
- Initiative pour un autre monde – IPAM
- La Quadrature du Net – LQDN
- Planning familial
- Syndicat de la magistrature – SM
- Syndicat des avocats de France – SAF
- Tous Migrants
- Union Syndicale Solidaires
Poitiers : 8ème rencontres nationales du travail social en lutte
Poitiers : 8ème rencontres nationales du travail social en lutte
Le 11 mars dernier, le Collectif des associations citoyennes était présent aux 8ème rencontres nationales du travail social en lutte qui avait lieu à Poitiers. Environ 80 personnes étaient présentes venues de 25 départements, une bonne dizaine de collectifs et les syndicats Sud, CGT, FSU étaient représentés.
Ils sont revenus sur la mobilisation historique du 7 décembre dernier. Plus de 50 000 personnes ont manifesté partout en France pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et d’accueil, du jamais vu pour ce secteur. Cette forte mobilisation est le résultat d’un travail de fourmi mené par ces rencontres pour fédérer les collectifs parfois minuscules, apparus partout dans le travail social ces dix dernières années.
Chacun de ces collectifs surgit souvent à partir d’un point de bascule. Par exemple, le collectif « le social brule » à Marseille se créé en 2018 à l’annonce de la baisse radicale de subvention pour deux accueils de jour. Dans le Nord, le collectif « le social déchainé » se créé en 2017 après une assemblée générale organisée par une intersyndicale où les travailleurs sociaux découvrent que ce qu’ils pensaient vivre chacun de leur côté dans une urgence permanente est une réalité partagée par beaucoup, le collectif se construit alors pour penser ce qui arrive au secteur du social dans la durée.
La plupart des collectifs s’inscrivent dans cette optique, rassembler au delà des étiquettes syndicales, les professionnels syndiqués ou non, pour partager les réalités, les décrypter et organiser les luttes contre notamment les mises en concurrence entre associations face aux appels d’offre qui poussent à faire toujours plus avec toujours moins, l’absence d’espace de pensées (ces espaces collectifs répondent aussi à ce manque), les pratiques délétères voire la montée des maltraitances parce que les professionnels sont noyés dans les urgences ou dans des lieux d’accueil débordés ( hébergement d’urgence, foyers de protection de l’enfance…).
Ces collectifs peuvent également être le lieu d’une repolitisation à partir du terrain alors que les professionnels du social ont parfois intégré l’arrivée depuis de nombreuses années dans le secteur social de pratiques de managment issu du monde de l’entreprise, des pratiques de contrôle social.
Face à la naissance de tous ces collectifs, une première rencontre nationale du travail social en lutte a lieu en 2018 en Seine Saint Denis de façon assez confidentielle… puis avec des hauts et des bas ces rencontres ont essaimé, créé des liens entre collectifs, des ponts entre syndiqués et non syndiqués, public, privé, associatif ou non, autour du travail social avec souvent les mêmes constats sur les pratiques empêchées. Ce travail de fourmi a donc permis donc cette mobilisation historique.
Cette mobilisation a sorti un petit moment ce secteur de l’invisibilité dans laquelle il est souvent plongé. Il a également poussé le gouvernement à réagir, la sortie récente le 10 mars (et en urgence) du livre vert du travail social après une mission confiée par Olivier Veran en janvier dernier montre une tentative de calmer la colère. Pas sûr que cela marche parce que ce livre vert propose une refonte complète du cadre professionnel, des formations (qui viennent déjà d’en subir plusieurs) voir ici la lecture qui en est faite par le collectif Avenir educ qui propose en réaction un livre rouge des colères face à l’absence de concertation et d’écoute des réels besoins du secteur.
Au final, ces rencontres ont abouti à la formalisation d’un nouveau texte d’appel (voir ici) pour une grève nationale les 31 mai et 1er juin prochain.