La co-construction de l’action publique, séminaire de clôture ESCAPE [2&3/10]
Du jeudi 2 octobre au vendredi 3 octobre 2025 aura lieu le séminaire de clôture du programme ESCAPE « La co-construction de l’action publique » au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) – 2 rue Conté 75003 Paris [Salon d’honneur – accès 39 1er étage].
Entre 2023 et 2025, la recherche-participative ESCAPE (Économie Solidaire, Co-construction, Action Publique Émergente) financée par l’ANR et portée par un consortium composé de Cose Commune, du CNAM Laboratoire HT2S, du Collectif des Associations Citoyennes (CAC), de la Ligue de l’enseignement (LDH), du Mouvement pour l’Économie Solidaire (MES), du Réseau national des Maisons des Associations (RNMA), de l’Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles (Ufisc) et du Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire (RTES), se donnait pour objectifs de faire le point sur la co-construction de l’action publique dans le domaine de l’ESS, d’examiner les avancées, les obstacles, les modalités mises en œuvre et leurs effets.
Nous vous invitons les 2 et 3 octobre 2025 pour le séminaire de clôture du programme ESCAPE.
Inscriptions ICI – Programme détaillé
Jeudi 2 octobre 2025
- 9h15-9h30 : Introduction
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9h30 – 11h30 : Présentation de la recherche participative ESCAPE et mises en perspectives
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11h30 – 13h : Co-construire avec l’État – Les exemples de la politique de soutien aux PTCE, Guid’Asso, Territoires Zéro Chômeurs de Longue Durée
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14h30 – 16h : Co-construire avec les collectivités territoriales : situations exceptionnelles ou nouvelle façon de faire politique publique ?
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16h30 – 18h : Des démarches impulsées par la société civile : de l’interpellation à la co-construction ?
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Soirée conviviale
Vendredi 3 octobre
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9h30 : Accueil
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10h– 12h30 : Perspective internationale (Espagne, Brésil, Portugal)
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14h30 – 16h : La co-construction : entre critique et possibilisme
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16h15 – 17h30 : Lecture croisée de la co-construction : enjeux démocratique ou illusion technocratique ?
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17h30 : Conclusion
- 19h30 – 20h30 : spectacle « la roue de l’infortune »
Les initiatives regroupées sous l’appellation d’économie solidaire proposent de nouvelles formes d’organisation et des solutions aux problèmes écologiques et sociaux ; elles se caractérisent par l’accent mis sur la finalité de la production et leur dimension à la fois économique et politique. La légitimité de l’économie solidaire ne saurait émaner de la seule vertu des pratiques économiques, elle ne peut être conquise que si ses membres s’expriment avec force, ce qu’ils font en structurant des arènes politiques et en participant à des débats. Surtout, le devenir de l’économie est lié à l’écho rencontré auprès des partenaires publics.
De nouvelles modalités d’élaboration des politiques publiques émergent dont les critères sont co-élaborés entre acteurs associatifs et responsables publics. Le terme de co-construction apparaît dans une série de textes législatifs au milieu des années 2010. La présence croissante de cette notion a amené à formuler la question scientifique et sociétale d’un bilan de la co-construction de l’action publique dans le domaine de l’économie sociale et solidaire en tirant parti de l’analyse de plusieurs expérimentations dans différents territoires.
Afin d’approfondir des processus précis, de saisir quels sont les obstacles inhérents à la co-construction et de prendre appui sur cette compréhension pour élaborer des suggestions visant à faire évoluer le cadre institutionnel et mettre à disposition des outils destinés à étayer les démarches de co-construction. La recherche participative ESCAPE (économie solidaire, co-construction, action publique émergente) a procédé à une analyse transversale avec les trois catégories d’acteurs impliqués (responsables associatifs, pouvoirs publics et chercheurs) de plusieurs expériences de co-construction de l’action publique.
Ce séminaire marque la fin de ces deux années de travail ; il appelle à poursuivre les réflexions, à les rendre opérationnelles et à ouvrir des perspectives en revenant sur les enseignements accumulés. Son fil conducteur consiste à envisager l’enjeu démocratique que représente la co-construction plus qu’à examiner les dispositifs selon un référentiel normatif à partir duquel appréhender leur conformité.
La co-construction de l’action publique est une tentative de réponse aux limites de la démocratie représentative et au monopole des pouvoirs publics dans la définition de l’intérêt général. Une dépolitisation de la co-construction par technicisation est un risque d’affaiblissement des processus. Ces démarches souvent présentées comme consensuelles, reposant sur la bonne volonté des diverses parties prenantes et le respect d’une méthode adaptée sont en fait extrêmement complexes puisqu’elles touchent au partage du pouvoir et, au-delà, elles questionnent sur des représentations du monde.