Résumé : 10 propositions de méthodes et d’outils pour élargir la sensibilisation

1 Aller au-devant des habitants, engager le dialogue à partir d’une accroche

Murs de parole, porte à porte pour engager un dialogue, autocollants ou tracts, stand en pied d’immeuble, objets symboliques (les bacs des Incroyables comestibles), mini-scènes de théâtre de rue pour  engager le dialogue avec les spectateurs

2 Des RDV de terrain

Organiser des temps d’échanges en allant sur place rencontrer les acteurs d’une expérience sur le terrain, diagnostic écologique en marchant, Toxic Tours

3 Former des porteurs de parole et des intervenants

Formation par petits groupes, en 2 à 3 heures, sur les enjeux climatiques et écologiques, la gamme des actions possibles, les méthodes pour relayer l’information. Formations plus approfondies d’intervenants capables d’intervenir dans des débats

4 Soirées d’information, café citoyen, café climat, etc.

Cafés citoyens, cafés climat, etc. Soirées  débats, Débat autour d’un livre, d’un film ou d’une vidéo.

5 Agir pendant une manifestation, une fête, un forum

Faire un stand, un atelier, développer des activités pour enfants, faire un atelier de création d’objets… (Cf. dans les Alternatiba en cours de préparation).

6 Communiquer, faire connaître son action

Travailler en réseau avec les associations locales et les réseaux. Utiliser la presse et les réseaux sociaux.

7 Les jeux, concours et ateliers pratiques

Jeux de groupe et ateliers pratiques, quizz, concours photo, expériences scientifiques

8 Développer la dimension artistique des manifestations

Appel à une compagnie de théâtre, musique, clowns, etc. (tournés vers l’écologie ou le climat). Mais aussi Appel aux créations des habitants.

9 Travail avec une classe ou un groupe d’élèves

Travail dans la durée avec une classe ou un groupe d’élèves, en lien avec les enseignants pour réfléchir aux enjeux climatiques et écologiques

10 Des groupes d’échanges dans la durée pour agir en cohérence avec ses convictions

Groupes de parole qui se réunissent régulièrement, à chaque fois autour d’un thème, en croisant les pratiques de chacun et le sens des actions.

S’éduquer à un regard plus libre sur les médias et la publicité

Il n’y a pas de changement climatique ni de transition écologique sans éducation des citoyens. Mais loin de favoriser l’éducation, la société dominante utilise massivement les médias et la publicité pour conditionner les esprits et formater les consciences, avec des méthodes sans cesse plus sophistiquées qui s’adressent à l’inconscient. Les médias dominants sont aujourd’hui porteurs d’une terrible régression éducative. Mais cette pente n’est pas fatale, une éducation au regard critique est possible sans beaucoup de moyens.

Plusieurs actions sont possibles dans le domaine des médias et de la publicité :

  • Analyser ensemble un journal télévisé On regarde ensemble le journal. A partir une grille d’observation pour distinguer les séquences, ce qui nous frappe dans le contenu, quelques phrases significatives. Chacun prend des notes, puis on se donne un temps de discussions pour échanger sur les expressions.
  • Analyser les tunnels de publicité. On enregistre les plans et des images, pour pouvoir revenir plusieurs fois sur un spot pour l’analyser. Ce travail donne une perception de l’ampleur et l’orientation des informations qui sont avalées par le consommateur en l’espace de quelques minutes.
  • Analyser les affiches des publicités murales. Pendant quelques semaines, chacun utilise son téléphone pour prendre sur le vif, dans la ville, des photos des publicités murales qui le frappent particulièrement, soit par le caractère inclusif du message, soit par la construction et le style de l’image. On rassemble ensuite toutes les images pour les analyser en groupe en essayant de discerner le contexte, le message véhiculé, les moyens, les ressorts utilisés pour donner envie d’acheter ou se comporter, les représentations de la société et de la vie qui sont véhiculées.
  • Pour ces actions, voir la méthode http://www.recit.net/?-Pour-un-regard-plus-libre-sur-les- il existe également un fascicule N° 16 de RECIT « pour un regard plus libre sur les médias dominants et la publicité » à demander au CAC.

FORMER DES INTERVENANTS

On a aussi besoin de former de façon plus approfondie des personnes capables d’intervenir dans des conférences et au niveau de colloques ou de débats contradictoires, notamment dans les médias :

  • NégaWatt a formé 22 ambassadeurs pour assurer la tenue de conférences de présentation du scénario Négawatt sur l’ensemble du territoire.
  • Le Collectif des Associations Citoyennes prépare une journée de formation pour des intervenants potentiels capables de démultiplier la démarche de sensibilisation au niveau d’associations ou dans des réunions publiques.

Contribuer à l’éducation à l’environnement et au développement durable

Participer aux actions locales du Graine Ile de France (Groupement régional d’animation et d’information sur la nature et l’environnement)
Le réseau Graine Ile de France rassemble de très nombreux acteurs de l’éducation à l’environnement et au développement durable pour organiser des journées d’échanges, des actions de terrain, mener un travail d’information, d’orientation et d’accompagnement de projets, des actions expérimentales. Il regroupe plus d’une centaine de structures de terrain dont on trouvera la liste et la localisation sur le site http://www.graine-idf.org/structures-adherentes/localiser , qui chacune mène des actions. Il est donc impossible de décrire ici la gamme et la richesse de toutes les actions menées. Le plus simple est de chercher la structure la plus proche et de consulter son site. On peut devenir adhérent, à titre individuel ou au titre d’une association, bénévoles, pour aider à la réalisation de projets (bricolage, missions ponctuelles de recensement de saisie d’informations ou partenaire).
 « Un débat par classe pour le climat » avant la COP 21. Il est possible de participer à l’initiative lancée par le Réseau École et Nature, avec un certain nombre de partenaires : ICEM Pédagogie Freinet, OCCE et plusieurs syndicats (SNUIPP, SGEN CFDT) pour organiser d’ici la COP 21 un débat sur le climat dans chaque classe, mais aussi dans tous types d’espaces éducatifs (MJC, Conseils des enfants, centres de loisirs ou d’animation, etc.). Il est possible à des enseignants ou des parents de susciter de tels débats. Pour cela, des fiches méthodologiques sont proposées aux enseignants, animateurs, parents, associations, collectivités ou tout citoyen. Ces documents sont disponibles sur le site http://reseauecoleetnature.org/un-debat-par-classe-pour-le-climat.html Pour contacter Graine Île-de-France et discuter de ce qu’on souhaite y faire Info(at)graine-idf.org ou 01 45 22 16 33

Des temps de vacances collectives autogérés par des jeunes pour vivre l’écologie au quotidien

Comme l’ont expérimenté des générations de militants au sein des mouvements de jeunesse, certaines colos, voyages ou camps de jeunes sont des temps privilégiés d’apprentissage de pratiques et de transmission de valeurs communes, dès lors qu’elles reposaient sur un véritable projet éducatif. Il est possible aujourd’hui de développer consciemment dans ce cadre des expériences d’écologie au quotidien.
 Le camp écologique du MRJC qui s’est tenu en juillet 2015 à Rouvroy-les-Merles (Oise) est un bon exemple. Nourriture bio et locale pour les 350 participants, toilettes sèches, shampoings et produits d’entretiens naturels ou biologiques, mais aussi des rencontres et travaux avec les agriculteurs voisins, des débats et des jeux de rôle pour comprendre que la dimension écologique et la dimension sociale de notre société sont intimement liés. Pour en savoir plus voir l’article de Reporterre http://www.reporterre.net/Quand-un-camp-de-vacances-de-jeunes-vit-l-ecologie-au-quotidien
 Une colonie de vacances porteuses d’un projet éducatif et citoyen a été organisée pendant 10 ans par Intolérage, de Marseille. Cette association, créée par 6 institutrices, luttait contre l’intolérance des jeunes et des enfants dès la maternelle dans les quartiers Nord. Elle a organisé pendant 10 ans une colonie de vacances exemplaire, au fort de Buoux (84) : découverte de la nature et de l’environnement, organisation en cohérence avec un parti pris écologique, une citoyenneté vécue plutôt qu’enseignée, un apprentissage de l’autonomie. Le projet a disparu en 2012, victime des baisses de crédits et des retards de paiement du Conseil Général. Voir http://www.camps-de-vacances-ados.com/organisateur-camps-ados-494.html?PHPSESSID=b2731bae98862b74d5ae75b7a8b0f903

Un groupe d’échanges dans la durée pour agir en cohérence avec ses convictions

De tout temps, les grandes transformations sociales, politiques, spirituelles se sont développées à partir de petits groupes d’hommes et de femmes qui se sont constitués pour mettre en accord leurs pratiques et leurs idées. Les exemples sont multiples : loges maçonniques, cellules du PC, groupes de développement d’agriculteurs, communautés de base en Amérique latine, mouvements de jeunes, etc. Ceux qui aspirent à un monde plus humain peuvent difficilement le faire seuls. Le même mouvement peut inspirer la marche vers la transition écologique. Il est possible ensemble, dans la durée, de s’interroger mutuellement dans la durée sur les choix réalisés par chacun en matière de consommation, d’habitat, etc. en mettant en place un groupe de parole qui se réunit régulièrement, à chaque fois autour d’un thème, en croisant les pratiques de chacun et le sens des actions.

  • A Viroflay, un groupe d’échanges d’expériences d’une douzaine de personnes s’est constitué depuis 2007 avec l’objectif de relier les pratiques et les idées, dans le domaine écologique mais également dans le domaine militant. Il se réunit tous les 2 mois et a permis à chacun de progresser. Le groupe est à l’origine de l’AMAP et de plusieurs autres projets. Chacun parle à tour de rôle d’un fait de vie qui l’a marqué (que ce soit sur les difficultés, ses avancées ou ses émerveillements), confronte sa vie à des principes communs. Le fait de parler sans jugement devant ses pairs permet à chacun d’avancer, apporte du recul sur sa propre vie et sur ses problèmes, vécus souvent de manière très subjective. Le groupe apporte aussi, avec le temps, une connaissance mutuelle, et joue le cas échéant un rôle de « mémoire. Pour plus d’information minot@free.fr

Créer un petit journal local

La portée globale de ce type d’actions réside dans la plus grande diffusion, au-delà du cercle des convaincus, d’informations porteuses de sensibilisation à des logiques alternatives de développement durable, de comportement et de modes de consommation différents. Elle montre qu’avec très peu de moyens on peut participer à la bataille de l’information, de façon efficace.

  • Le Complément, mensuel d’étudiants, à St Quentin en Yvelines, participe à la bataille de l’information sur le développement durable à partir d’une idée simple : la production d’une information locale de qualité est une condition de l’émergence d’une démocratie plus vivante. Depuis septembre 2010, une douzaine d’étudiants, qui se renouvellent d’année en année, édite un mensuel à prix libre pour informer et sensibiliser les autres étudiants et les habitants de l’agglomération aux enjeux du développement durable. Les 1 000 exemplaires sont distribués de la main à la main dans les locaux de l’Université et en ville. Mais on peut aussi le feuilleter en ligne à l’adresse http://facultedagir.com/journal/