René Dumont, 1973 : L’utopie ou la mort

René Dumont, L’utopie ou la mort,

Paris, Le Seuil, 1973, 187 p. Note bibliographique, par Philippe Hugon

 

Depuis les années 1970 de nombreuses études paraissent pour tirer un signal d’alarme quant à l’évolution de notre société; aux extrapolations optimistes (exprimées en dollars) de Kahn et Wiener pour l’an 2000, s’opposent les ouvrages tels Halte à la croissance (Club de Rome), Changer ou disparaître (The Ecologist de Londres), Pour une autre croissance (Lattes), ou le rapport du M.I.T. sur la croissance zéro; ils rappellent que dans un monde fini, la croissance exponentielle de la population et de la production industrielle deviendra vite impossible; le système actuel doit s’effondrer par épuisement des réserves minérales, l’insuffisance dramatique de la production alimentaire, la surpopulation et la pollution.

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Rio de Janeiro, 1992 : Déclaration du « Sommet planète Terre »

Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement

Principes de gestion des forêts

SOMMET PLANÈTE TERRE Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement Rio de Janeiro, Brésil 3-14 juin 1992

Introduction

En 1972, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement a adopté une série de principes pour une gestion écologiquement rationnelle de l’environnement. Cette « Déclaration de Stockholm » a placé les questions écologiques au rang des préoccupations internationales et a marqué le début d’un dialogue entre pays industrialisés et pays en développement concernant le lien qui existe entre la croissance économique, la pollution de l’indivis mondial (l’air, l’eau, les océans) et le bien-être des peuples dans le monde entier.

En juin 1992, à Rio de Janeiro (Brésil), la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement — connue sous le nom de Sommet « planète Terre » — a adopté une déclaration qui a fait progresser le concept des droits et des responsabilités des pays dans le domaine de l’environnement. La Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement témoigne de deux grandes préoccupations apparues pendant l’intervalle de 20 années séparant ces deux conférences : la détérioration de l’environnement, notamment de sa capacité à entretenir la vie, et l’interdépendance de plus en plus manifeste entre le progrès économique à long terme et la nécessité d’une protection de l’environnement.

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Félix Guattari, 1989 : Les 3 écologies

Reproduction d’un manuscrit original remis par l’auteur à Emmanuel Videcoq, antérieurement à la publication de son livre par les Éditions Galilée. Version courte originale

« Il y a une écologie des mauvaises idées, comme il y a une écologie des mauvaises herbes. » Gregory BATESON

La planète Terre connaît une période d’intenses transformations technico-scientifiques en contrepartie desquelles se trouvent engendrés des phénomènes de déséquilibres écologiques menaçants, à terme, s’il n’y est porté remède, l’implantation de la vie sur sa surface. Parallèlement à ces bouleversements, les modes de vie humains, individuels et collectifs, évoluent dans le sens d’une progressive détérioration. Les réseaux de parenté tendent à être réduits au minimum, la vie domestique est gangrenée par la consommation mass-médiatique, la vie conjugale et familiale se trouve fréquemment « ossifiée » par une sorte de standardisation des comportements, les relations de voisinage sont généralement réduites à leur plus pauvre expression… C’est le rapport de la subjectivité avec son extériorité – qu’elle soit sociale, animale, végétale, cosmique – qui se trouve ainsi compromis dans une sorte de mouvement général d’implosion et d’infantilisation régressive. L’altérité tend à perdre toute aspérité. Le tourisme, par exemple, se résume le plus souvent à un voyage sur place au sein des mêmes redondances d’image et de comportement.

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Alain Accardo, 2006 : De notre servitude involontaire

6 juillet 2006, revu le 18 février 2016

Note de lecture

De notre servitude involontaire par Alain Accardo

 

Alain Accardo a écrit un petit livre « De notre servitude involontaire » qui en 94 pages apportent un jour nouveau à des questions que nous nous posons au CAC. Ce livre est de ceux qui ont fait bouger mon regard sur le monde. Aussi je souhaite dans ce résumé faire partager à ceux qui le souhaitent la question qu’il pose, en y ajoutant ici et là quelques développements personnels.

Didier MINOT

 

L’auteur s’adresse à ceux qui éprouvent un sentiment de rage indignée devant l’état du monde et le cours des événements, qui nous conduisent à l’angoissante question : Que faire ? Que faire pour enrayer l’évolution qui a commencé à détruire matériellement et spirituellement notre planète, telle une immense marée noire dont la montée implacable rend dérisoire tout ce qui cherche à l’endiguer ? Que faire pour mettre un terme à ce processus d’accumulation capitaliste, devenu incontrôlable, qui amasse, au bénéfice des possédants, des montagnes de richesse et de jouissance, et en même temps des abîmes de privations et de souffrance pour la masse des dépossédés ?

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2009 : Manifeste pour la récupération des biens communs

Forum mondial sciences et démocratie, Belem, 2009

 

Manifeste pour la récupération des biens communs

 

Ce manifeste est né en 2009 des mouvements sociaux, et non pas des gens qui sont des spécialistes des biens communs. Et du coup, le sujet même de ce manifeste était tout à fait intéressant parce que cela engageait à s’interroger sur la signification de la notion de “récupération” des biens communs. Pour moi, cela signifie récupération au sens presque physique du terme, pouvoir reprendre possession de l’objet même. C’est aussi récupérer au sens de se réapproprier l’idée et ce que cela sous-entend.

 

La privatisation et la marchandisation des éléments vitaux pour l’humanité et pour la planète sont plus fortes que jamais. Après l’exploitation des ressources naturelles et du travail humain, ce processus s’accélère et s’étend aux connaissances, aux cultures, à la santé, à l’éducation, aux communications, au patrimoine génétique, au vivant et à ses modifications. Le bien-être de tous et la préservation de la Terre sont sacrifiés au profit financier à court terme de quelques-uns.

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Jean Gadrey, 2010 : Adieu à la croissance

15 décembre 2012

Adieu à la croissance, par Jean Gadrey[1]

Résumé du livre par Didier Minot

Introduction : contestation de la croissance et voies de sortie.

Depuis des décennies, la croissance économique est présentée comme la solution de tous les grands problèmes du monde et de chacun. Ce livre défend une thèse opposée : la croissance est un concept attaché à un monde en dépérissement, et sa poursuite obsessionnelle nous prépare des lendemains qui déchantent. Mais des voies alternatives crédibles sont à portée de la main.

Jusqu’à présent, le capitalisme a su, en y mettant d’énormes moyens de persuasion, utiliser la croissance comme argument de vente les preuves de sa supériorité. La foi en la croissance est la première condition de l’attachement au système. Pourtant, de grands économistes qui n’avaient rien d’anticapitalistes se sont exprimés sur les limites de la croissance. Pour Keynes, anticipant l’abondance matérielle, « il est temps pour l’humanité d’apprendre à consacrer son énergie à d’autres buts économiques ». Pour lui, « l’amour de l’argent est un état morbide plutôt répugnant, à demi criminel et à demi pathologique ». Pour le GIEC, « les pays riches vont devoir oublier la croissance s’ils veulent stopper le changement climatique ».

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Charte d’Alternatiba, 2014

Les Alternatiba sont des Villages des alternatives, individuelles, collectives, territoriales et systémiques au changement climatique et à la crise énergétique. Leur objectif est de :

– diffuser le message de l’urgence climatique, sensibiliser le grand public et les élus à la nécessité de baisser rapidement et radicalement nos émissions de gaz à effet de serre, interpeller sur les conséquences dramatiques de l’absence d’accord international ambitieux, efficace, contraignant et juste sur le climat ;

– combattre l’effet possible de sidération, le sentiment d’impuissance et donc la démobilisation que peuvent provoquer la gravité et l’importance du défi climatique, en montrant que les solutions existent et qu’elles sont à notre portée, créatrices d’emploi, porteuses d’un monde plus humain, convivial et solidaire ;

– appeler à mettre en route sans plus attendre la transition sociale, énergétique et écologique nécessaire pour éviter le dérèglement profond et irréversible des mécanismes du climat.

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