Archives pour la catégorie Textes
René Dumont, 1973 : L’utopie ou la mort
René Dumont, L’utopie ou la mort,
Paris, Le Seuil, 1973, 187 p. Note bibliographique, par Philippe Hugon
Depuis les années 1970 de nombreuses études paraissent pour tirer un signal d’alarme quant à l’évolution de notre société; aux extrapolations optimistes (exprimées en dollars) de Kahn et Wiener pour l’an 2000, s’opposent les ouvrages tels Halte à la croissance (Club de Rome), Changer ou disparaître (The Ecologist de Londres), Pour une autre croissance (Lattes), ou le rapport du M.I.T. sur la croissance zéro; ils rappellent que dans un monde fini, la croissance exponentielle de la population et de la production industrielle deviendra vite impossible; le système actuel doit s’effondrer par épuisement des réserves minérales, l’insuffisance dramatique de la production alimentaire, la surpopulation et la pollution.
COP 21 : le texte de l’Accord final adopté par les parties
Accord de Paris 2015 : Position officielle de l’AFP
12 décembre 2015
AFP : Accord historique à Paris pour sauver la planète du désordre climatique (extraits)
Le Bourget (France) (AFP) – Un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement, dont l’ampleur menace la planète de catastrophes climatiques, a été adopté samedi à Paris par 195 pays, sous les applaudissements, après plusieurs années de négociations extrêmement ardues. Ce « moment historique » a été salué par une ovation de plusieurs minutes, six ans après le fiasco de la COP de Copenhague, qui avait échoué à sceller un tel accord.
L’ambassadrice française Laurence Tubiana, bras droit de Laurent Fabius, a longuement étreint Christiana Figueres, la responsable climat à l’ONU, avant que le président François Hollande ne les rejoigne à la tribune, au coté du secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon. Dans une atmosphère euphorique, ils ont levé les bras en se tenant la main, sous les acclamations des ministres et des délégués.
Rio de Janeiro, 1992 : Déclaration du « Sommet planète Terre »
Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement
Principes de gestion des forêts
SOMMET PLANÈTE TERRE Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement Rio de Janeiro, Brésil 3-14 juin 1992
Introduction
En 1972, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement a adopté une série de principes pour une gestion écologiquement rationnelle de l’environnement. Cette « Déclaration de Stockholm » a placé les questions écologiques au rang des préoccupations internationales et a marqué le début d’un dialogue entre pays industrialisés et pays en développement concernant le lien qui existe entre la croissance économique, la pollution de l’indivis mondial (l’air, l’eau, les océans) et le bien-être des peuples dans le monde entier.
En juin 1992, à Rio de Janeiro (Brésil), la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement — connue sous le nom de Sommet « planète Terre » — a adopté une déclaration qui a fait progresser le concept des droits et des responsabilités des pays dans le domaine de l’environnement. La Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement témoigne de deux grandes préoccupations apparues pendant l’intervalle de 20 années séparant ces deux conférences : la détérioration de l’environnement, notamment de sa capacité à entretenir la vie, et l’interdépendance de plus en plus manifeste entre le progrès économique à long terme et la nécessité d’une protection de l’environnement.
Accord de Paris : Réaction de Greenpeace. L’avenir en demi-teinte
Selon qu’on pense relativement ou dans l’absolu, deux lectures différentes de l’accord peuvent être prononcées.
Si l’on pense relativement, on constate des « avancées ». D’abord, contrairement à Copenhague, un accord universel et contraignant [qualificatif inexact, voir plus loin], qui reconnaît la nécessité d’agir contre le réchauffement climatique, a été adopté. Bonne surprise, le texte mentionne même un seuil à 1,5°C qu’il faudrait tenter de ne pas dépasser comme objectif. La question climatique s’installe durablement dans le paysage diplomatique : une sorte de dynamique politique, au moins chez les élites, se forme.
Dans cette optique, le texte prévoit que toutes les parties, dès 2020, devront se retrouver tous les cinq ans avec obligation de renforcer leurs ambitions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre – les fameuses contributions nationales (ou INDC, dans le jargon). Autant d’occasions pour la société civile de faire entendre sa voix et pour les États de s’aligner avec les évolutions sociales et technologiques en cours. Et surtout, de se coordonner entre eux. En fait, la constitution de cet agenda va permettre d’exercer une pression diplomatique – et publique – sur ceux qui ne font pas les efforts requis.
Félix Guattari, 1989 : Les 3 écologies
Reproduction d’un manuscrit original remis par l’auteur à Emmanuel Videcoq, antérieurement à la publication de son livre par les Éditions Galilée. Version courte originale
« Il y a une écologie des mauvaises idées, comme il y a une écologie des mauvaises herbes. » Gregory BATESON
La planète Terre connaît une période d’intenses transformations technico-scientifiques en contrepartie desquelles se trouvent engendrés des phénomènes de déséquilibres écologiques menaçants, à terme, s’il n’y est porté remède, l’implantation de la vie sur sa surface. Parallèlement à ces bouleversements, les modes de vie humains, individuels et collectifs, évoluent dans le sens d’une progressive détérioration. Les réseaux de parenté tendent à être réduits au minimum, la vie domestique est gangrenée par la consommation mass-médiatique, la vie conjugale et familiale se trouve fréquemment « ossifiée » par une sorte de standardisation des comportements, les relations de voisinage sont généralement réduites à leur plus pauvre expression… C’est le rapport de la subjectivité avec son extériorité – qu’elle soit sociale, animale, végétale, cosmique – qui se trouve ainsi compromis dans une sorte de mouvement général d’implosion et d’infantilisation régressive. L’altérité tend à perdre toute aspérité. Le tourisme, par exemple, se résume le plus souvent à un voyage sur place au sein des mêmes redondances d’image et de comportement.