Participer au mouvement des villes en transition

Les initiatives de transition ont pour objectif de mettre en place des actions concrètes qui préfigurent de façon symbolique les changements nécessaires et de favoriser la convergence entre les initiatives citoyennes et celles des pouvoirs publics. Le mouvement privilégie l’action locale, car c’est au niveau local que les citoyens peuvent inventer des solutions adaptées à la réalité. Il met en avant la résilience (capacité à absorber les chocs et à rebondir) et redonne espoir à travers des actions concrètes. Mais il est essentiel de faire le lien avec le phénomène de domination et de croissance des inégalités. C’est le même changement de conception de la vie qui est en jeu pour rompre avec la culture du rejet (malheur aux faibles) et de la culture du déchet (on consomme et on jette). On compte dans le monde 2000 initiatives de transition, dont 150 en France.

Pour rejoindre le mouvement des villes en transition en Ile de France, et voir les prochaines manifestations .Voir le lien http://transitionparisidf.fr/

VILLES ET TERRITOIRES EN TRANSITION

Les villes en transition s’appuient sur la population pour mettre en œuvre des politiques publiques ambitieuses, notamment des pratiques d’aménagement, de transformation économique, de politique énergétique et d’éducation à transformation économique, de politique énergétique et d’éducation à l’environnement, dans une démarche globale et partenariale, qui forme un ensemble cohérent orienté vers le moyen et le long terme, en associant l’ensemble des acteurs. Cette démarche peut également être en entreprise par des territoires ruraux ou périurbains.

  • L’ile Saint Denis en transition développe un expérience qui s’appuie sur 3 valeurs: la citoyenneté, l’écologie et la solidarité. La commune de 7000 habitants est dirigée depuis 2001 par une majorité citoyenne. En une quinzaine d’années, ce petit territoire s’est métamorphosé grâce à l’engagement des habitants , au volontarisme des élus et à l’appui de Plaine commune, communauté d’agglomération de 410 000 habitants. Ici, la transition énergétique est déjà en marche. Le projet politique œuvre à enraciner une approche sociale et l’écologie, au profit des milieux populaire et de la planète (révolution énergétique, écoquartier, fluvial, mobilités douces, bio dans les cantines, habitat participatif). En 2 mandats, la commune est parvenue à diminuer de 50% ses consommations de carburant et d’eau. Elle a institué une politique volontariste de sobriété fondée sur des gestes simples. Un pole d’Hospitalité des activités à Rayonnement Écologique et Solidaire (PHARES) abrite depuis plusieurs années des associations et des entreprises d’économie sociale et solidaire, etc. Impossible de tout restituer. Pour en savoir plus voir : http://www.associations-citoyennes;net/wp-content/uploads/2015/09/DP-COP21-LIle-St-Denis.pdf
  • La Biovallée (Drôme), n’est pas une structure mais une action commune. Tout le long de la vallée de la Drôme, quatre communautés de communes se sont regroupées pour mener ensemble une action d’envergure en faveur du développement durable. Cette démarche associe tous les acteurs et tous les partenaires. Le territoire est caractérisé par un tissu associatif très important et historiquement impliqué dans la mise en place de projets de territoire depuis vingt ans. Le protocole d’accord Biovallée, signé en octobre 2010 entre le conseil régional, le conseil général et les 4 intercommunalités, avec des moyens assez importants et des objectif ambitieux , prévoit notamment: d’atteindre 50% des agriculteurs certifiés Agriculture Biologique en 2015, faire sortir de terre  15 éco-quartiers d’ici à 2015, diviser par quatre les consommateurs énergétiques du territoire d’ici à 2020. De multiples réunions ont été organisées pour construire le projet avec le habitants et avec les associations. trois ans après le démarrage les premiers résultats sont déja visibles. Pour un savoir plus http://www.biovallee.fr/

VILLAGES ET PETITS TERRITOIRES EN TRANSITION

On trouve parfois des petits territoires ruraux et périurbains qui n’ont pas la taille suffisante pour lancer des Alternatiba, mais partagent les mêmes préoccupations et se mobilisent de façon similaire. Par exemple:

  • Ungershein (haut Rhin) s’inscrit dans la démarche des » villes et villages en transition » 21 actions, comme XXIe siècle, qui se déclinent en 3 grands chapitres: – l’autonomie intellectuelle, avec comme pierre d’angle la démocratie participative et la participation active de la société civile aux débats, – l’autonomie ou l’indépendance énergétique, avec une grande centrale photovoltaïque, une chaufferie au bois, le retrait total des produits phytosanitaires et des engrais chimiques, un éco hameau, etc, – l’autonomie alimentaire , avec le lancement d’une exploitation maraîchère qui emploie 30 personnes et produit 300 paniers hebdomadaires, une restauration scolaire 100 % bio et une ferme pédagogique. L’ensemble de ces actions se solde par des économies substantielles dans le budget communal. Voir http://www.mairie-ungersheim..fr/village-en-transition/
  • La commune d’Alzen en Ariège, qui ne comptait plus que 63 habitants en 1975, en compte aujourd’hui 227, plus jeunes que la moyenne. ce renouveau est lié à une politique d’accueil des nouveaux arrivants et à l’alliance entre les ariégeois de souche et les néo-ruraux (ceux qui mangent du bio et ceux qui vont à la chasse). dynamisme social, culturel et écologique la rend attractive. Un écomusée, une cantine bio à l’école, une chaudière collective au bois qui alimente les maisons neuves. Voir http://www.ladepeche.fr/article/2010/22/840567-creer-etincelle-de-la-filliere-bois.html
  • Trémargat, laboratoire d’alternatives  de démocratie participative à ciel ouvert. A Trémargat, dans les Côtes d’Armor, la solidarité, l’entraide ou l’écologie ne sont pas de vains mots. La petite commune bretonne est depuis vingt ans un laboratoire à ciel ouvert de projets alternatifs. Ses habitants soutiennent l’installation de paysans, s’approvisionnent dans une épicerie de produits bio et locaux, se retrouvent au café associatif, délibèrent au sein d’un conseil municipal qui applique  des principes de démocratie participative, et s’éclairent avec Enercoop. La formule fonctionne : le village qui se mourait dans les années 1970 est depuis quinze ans en pleine renaissance. La preuve qu’on peut vivre autrement. Voir le reportage de bastamag http://www.bastamag.net/Reportage-Tremargat

INITIATIVES ASSOCIATIVES POUR LA TRANSITION

L’objectif des initiatives associatives est d’inciter les citoyens d’un territoire (bourg, quartier d’une ville…), à prendre conscience des profondes conséquences que vont avoir sur nos vies la convergence du pic pétrole et du changement du climat et de la nécessité de s’y préparer concrètement.

  • Sucy Environnement et transition. L’association Sucy Environnement et Transition propose des ateliers et facilite le développement et la communication avec la population en mettant en avant les initiatives individuelles, associatives et institutionnelles qui vont dans le sens de la transition: Jardins de Thélème, monnaie locale, panier bio, etc. Voir http://www.mdb94.phpnet.org/set-transition-a-sucy/
  • Saint-Quentin-en-Yvelines en transition a pour objectif de construire une résilience locale, c’est-à-dire une capacité à assurer nos besoins, en les réquisitionnant, alors que les ressources mondiales sont de moins en moins accessibles et disponibles. Pour s’appuyer d’avantage sur les ressources locales , il s’agit de relocaliser nos vies notamment la production alimentaire, de pratiquer une démarche inclusive de tous les acteurs et habitants d’un territoire.

Voir http://sqyentransition.wordpress.com

 

Dossiers et documents

Publications du Réseau Action Climat
Réseau Action Climat a publié de nombreux documents pédagogiques classés en différentes séries :
– « Des gaz à effet de serre dans… »,
– « Comprendre et réagir »,
– « Énergie et transition énergétique »,
– « Agriculture et climat »,
– « Climat et développement »,
– « Enjeux internationaux »,
– « Transports et fiscalité »,
– « Climat et territoires ».
Un kit pédagogique de 87 pages constitue un outil de sensibilisation et de formation clé en main les grands enjeux climatiques,
5 panneaux d’exposition présentent les principaux messages clés en matière de changements climatiques : causes, impacts, moyens d’agir.
Il y en a pour tout le monde : grand public, militants, journalistes, experts, décideurs. Il est possible de se procurer ces publications (souvents gratuites) en ouvrant les liens correspondants sur le site http://www.rac-f.org/
Le scénario Négawatt
L’association NégaWatt dirigée par un collège de 23 experts en énergie (cooptés), compte aujourd’hui plus de 1000 adhérents qui participent à l’élaboration d’un scénario énergétique prospectif réaliste qui décrit précisément la trajectoire possible pour réduire d’un facteur 4 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et se défaire de notre dépendance aux énergies fossiles et fissiles. Ce scénario montre qu’une société dite « développée » peut subvenir à ses besoins en diminuant considérablement l’utilisation d’énergies fossiles et nucléaires, que des mesures concrètes permettent une réelle transition énergétique et apporte ainsi une contribution technique au débat sur la politique énergétique de la France.
Ce scénario explore systématiquement dans tous les secteurs les « gisements de mégawatts », toutes ces consommations d’énergie que l’on peut éviter grâce à des actions de sobriété et d’efficacité. Ils privilégient les énergies de flux (soleil, vent, eau, biomasse) par rapport aux énergies de stocks (fossiles nucléaires). Il ne retient que des solutions éprouvées dont la faisabilité est démontrée. Son objectif ne se réduit pas à la lutte contre le changement climatique : c’est l’ensemble des risques et impacts liés à notre modèle énergétique qu’il faut réduire. Les contraintes sur l’eau, sur les matières premières ou l’usage des sols sont donc également prises en compte. NégaWatt propose 10 mesures (structurelles, sectorielles) et une mesure phare : une contribution fiscale généralisée à toutes les ressources énergétiques en fonction des volumes consommés, de l’efficacité des chaînes énergétiques et des externalités qui leur sont imputables.
Vous pouvez soutenir l’association http://www.negawatt.org/nous-soutenir-p23.html
Fiches Energie et transition (ATTAC)
le groupe de travail énergie d’ATTAC élabore depuis 2 ans une série de fiches pour comprendre, qui exposent chacune en 2 pages les données essentielles pour penser la transition énergétique. Loin des clichés et des solutions toutes faites, ces fiches montrent objectivement les possibilités et les limites des énergies renouvelables, et tracent des perspectives sur l’utilisation actuelle et future de l’énergie etc. Les 9 fiches déjà disponibles sont des outils remarquables :
Histoire, énergies et sociétés
Sobriété énergétique et mode de vie.
Les énergies solaires
Les énergies éoliennes
Les bioénergies
Les énergies géothermiques
L’énergie dans les bâtiments
L’énergie dans l’agriculture
Energie et démocratie,
que l’on trouvera sur http://yonnelautre.fr/spip.php?rubrique1057 On attend les 7 autres avec impatience.

Soirées d’information, café citoyen, café climat, etc.

Cafés citoyens

Le débat est essentiel pour faire progresser les idées. Il est possible avec très peu de moyens d’organiser un café citoyen, un « éco café », etc. Il s’agit le plus souvent de rendez-vous réguliers, ouverts à tous, centrés sur l’information et le débat, avec l’idée que la controverse fait progresser les idées. Dans les 6 prochains mois, de nombreuses associations vont se poser la question de leur participation à la dynamique engendrée par COP 21.

  • Le café citoyen de Paris se réunit le troisième mercredi de chaque mois de 19 heures à 21 heures au café bar l’imprévu, 35, rue Didot 75014 Paris. Parmi les thèmes abordés, « énergies renouvelables et/ou sobriété énergétique ? », « Pourquoi le gaspillage côtoie-t-il la famine ? » Voir http://www.cafes-citoyens.fr/arcadies/paris
  • La Fabric des Colibris de Rambouillet organise des cafés citoyens à Rambouillet et aux alentours. Quelques exemples de thèmes abordés : « Comment favoriser une écologie humaine ? », « La société de compétition est-elle une fatalité ? » « Quelle ville pour demain ? ». Voir http://fabric.amap-rambouillet.org/402-2/
  • Le Café Climat à Montpellier est organisé tous les deux mois pour échanger des informations concrètes et utiles dans le domaine de la maîtrise de l’énergie, des énergies renouvelables, de l’habitat et des transports. Celui-ci est organisé par l’agence locale de l’énergie. Mais il est parfaitement possible à des citoyens de faire la même chose en Île-de-France, en abordant des sujets plus controversés Voir http://www.infoenergie-lr.org/evenement/cafe-climat-autoconsommation-photovoltaique-quelles-possibilites-pour-les-particuliers/
  • Les Clim’apéro de Coalition Climat 21. Une fiche technique est proposée sur le site, qui reprend les principales caractéristiques d’un café citoyen. Voir http://coalitionclimat21.org/sites/default/files/kitmob_pdf.pdf

Soirées débats

La démultiplication du travail de sensibilisation doit également s’appuyer sur les associations et les groupes constitués. Il est possible de répondre aux demandes de façon participative, afin d’enclencher une dynamique collective et des dynamiques individuelles. Beaucoup de personnes sont sensibilisées, le problème est plutôt celui du passage à l’acte. Une soirée d’information et de sensibilisation permet d’inciter les personnes à se mettre en mouvement en comptant sur leurs propres forces, seules ou en groupe :

  • Une soirée débat est organisée au CAP (Carrefour des associations parisiennes) le 17 juin 2015 pour l’ensemble des associations de la capitale. Le travail se déroule en 4 étapes : une information sur les enjeux de la COP 21 et la nécessité d’une action dans la durée, une présentation du répertoire des principales actions envisageables, un travail en petits groupes pour se poser mutuellement la question « et moi, que puis-je faire pour la transition écologique ? », une mise en commun pour mutualiser les réponses et un débat général autour des perspectives et de savoir comment continuer.
  • Débat autour d’un livre, d’un film ou d’une vidéo. Bien que la méthode soit tout à fait classique, il n’est pas inutile de rappeler ici la possibilité d’organiser des débats autour d’un film ou d’une vidéo. Compte tenu de la puissance de l’image, une projection même courte a un impact important. Le rôle de l’image est ici de prolonger la réflexion de ceux qui agissent sur le terrain, mais aussi de proposer un support supplémentaire de réflexion, plus proche et plus accessible que l’écriture. Tout dépend bien sûr du choix des thèmes et du support. Un des membres peut faire le résumé des livres qui l’a marqué et les diffuser/discuter.

Climat’parties

Ces soirées peuvent avoir une forme plus conviviale, chez l’habitant, à la manière des « soirées Tupperware ». La fondation Nicolas Hulot propose un ensemble d’outils et les propositions de déroulés :

  • Une Climat’party, c’est avant tout un temps de rencontre, avant tout convivial, entre amis ou en famille, pour partager un état des lieux de la Planète et identifier ensemble des recommandations et actions à mettre en œuvre pour opérer une mutation. La fondation Nicolas Hulot met à votre disposition une série d’outils (quizz, jeux de cartes, vidéos) ainsi que des propositions de déroulés. https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/espace_personnel?q=register