Catégorie: Observations des évolutions du monde associatif
Journée d’étude Cnam : L’économie solidaire en mouvement et La Fabrique de l’émancipation [23 mars]
Venez assister le jeudi 23 mars 2023 à la journée d’étude « Économie solidaire et émancipation » au Cnam.
Cette journée sera axée sur une discussion autour de deux ouvrages :
- [De 9h30 à 12h30] L’économie solidaire en mouvement – de Josette Combes, Bruno Lasnier, Jean-Louis Laville (dir.)
- [De 14h à 18h45] La Fabrique de l’émancipation – de Bruno Frère, Jean-Louis Laville
Infos pratiques :
- Le lieu : Cnam – 2 rue Conté – 75004 Paris – Salon d’honneur – entrée 39
- les horaires : 9h30 – 18h45
- Le programme détaillé ICI
- L’inscription se fait ICI
9h30 – 10h Introduction générale
Le projet du livre et sa structure
L’historique du mouvement pour l’économie solidaire
Associationnisme et solidarité : de l’histoire à l’actualité
10h15 – 10h45 Exemples d’initiatives
Les Régies de Quartier et de Territoire, « au cœur du lien civil ordinaire »
Les enjeux démocratiques du développement numérique
Une culture de la diversité et de la solidarité
11h00 – 11h30 Avec les mouvements sociaux et de la transition citoyenne
L’action associative, un vecteur de démocratie économique
Jean-Baptiste Jobard – coordinateur du Collectif des Associations Citoyennes
De l’accompagnement de projet à la coopération territoriale
11h15 – 11h45 Un dialogue de longue durée entre acteurs, élus et chercheurs
Le parcours des structures territoriales
Café’CAC : le SNU [25 avril 23]
Rendez-vous mensuel : le CAFÉ’CAC
de 9h à 10h30 – prochain rdv mardi 25 avril 2023
Le principe est simple : 1h30 d’échange sur une thématique qui change tous les mois. Un temps pour se parler et se connaître entre membres du CAC . L’occasion d’échanger sur nos actualités associatives et politiques, les chantiers et projets, et pourquoi pas finir par une petite revue de presse collective et se proposer lectures, vidéos, podcasts…
Nous avons débuté le 2 décembre 2021 avec une thématique d’actualité : la nouvelle étude de notre Observatoire des Libertés Associatives.
Les séances se construisent avec les sujets que vous amenez, pensez à vous inscrire, la prochaine sera celle du 25 avril à 9h sur le thème du Service National Universel
Avec la participation du MRJC
Pour vous inscrire et recevoir le lien de connexion merci de remplir ce formulaire
Inscription d'avril à juin 2023
——
La dernière séance du mardi14 mars était sur le thème du Transiscope et de son transiscothon : Avec la participation de Floriane Hamon et Florent Gaudin qui feront une présentation succincte du Transiscope (la plateforme web-libre des alternatives au niveau national) et sa grosse actualité du mois de mars : un passage à Paris les 24 & 25 mars pour 2 jours de « Transiscothon« , ces nouveaux temps qui sont des manières de fonctionner collectivement avec des rdv nomades réguliers partout en France constitués de rencontres, ateliers, présentations, débats, visites-découvertes de projets stimulants…
La précédente était le mardi 31 janvier sur le thème des cafés associatifs :
Le groupe sos et son programme des 1.000 cafés assure vouloir redynamiser la vie locale, les premières remontées montrent que leur approche hors sol et marchande ne répond pas aux besoin des territoires. A l’inverse, les cafés associatifs montrent qu’en partant de dynamiques locales, ils créent de la culture, de l’échange et tissent des liens.
Avec : Aurélien BOUTET de la Fédération des Foyers Ruraux de Seine et Marne et Florine GARLOT du Réseau des cafés culturels et cantines associatifs. 2 écoutes collectives étaient organisées depuis des cafés associatifs du vol du Bourdon à Thiers et de la Brass’Vie à Jupilles (72).
Retrouvez le CR et les liens des références citées sur cette page
——-
Simplification côté pile, mise au pas des associations côté face ! [Tribune]
Simplification côté pile, mise au pas des associations côté face !
Le 1er février 2023 – Tribune/communiqué du CAC
L’engagement de simplifier la vie des associations est le premier point de la feuille de route de Mme Schiappa pour la vie associative. Vieux serpent de mer, puisque le « choc de simplification » figurait déjà dans le « new deal associatif » présenté dans la circulaire du 1er ministre en septembre 2015. Nouvelles relations entre associations et pouvoirs publics qui trouvaient corps dans la suite de l’année 2014 avec l’engagement associatif comme Grande cause nationale et la signature d’une nouvelle charte des engagements réciproques, fruit d’une co-construction entre l’État, les collectivités territoriales et le secteur associatif. Selon une enquête nationale[1], seuls 33 % des responsables bénévoles font de la « simplification administrative » un enjeu, alors que 44 % placent en tête des préoccupations « la reconnaissance du rôle citoyen et de l’utilité sociale de l’association ».
Lorsqu’en 2018 Gabriel Attal publie son plan pour une « ambition nouvelle pour la vie associative », il annonce le développement de « services numériques destinés à faciliter la vie des associations en simplifiant leurs démarches administratives ». Mme Schiappa lance donc à son tour un dispositif de consultation nationale pour simplifier la vie des associations, en vue d’Assises nationales de la simplification !
Cette obsession de la simplification est bien compréhensible tant les politiques publiques accumulent depuis les années 80 la complexification des tâches : prestation de service, réponse à un marché, financiarisation…. Le malaise se développe au début des années 2000 à travers la LOLF (Loi organique relative aux lois de finances) puis la RGPP (Révision générale des politiques publiques) en 2007[2] . Les méthodes du secteur lucratif font dorénavant référence dans la construction d’indicateurs de gestion et de performance, un glissement qui transforme les relations État – Administrations – Associations. Pour les associations cela se traduit par une perte de lien avec les administrations elles-mêmes, les assujettissant à la commande publique, et transformant leur relation aux personnes : d’adhérent on devient usager, puis client. La capacité d’expérimentation propre au secteur est supplantée par une course à l’innovation dite sociale.
Que peut-on attendre de cette consultation …
Apparemment pas grand-chose, si on s’en réfère à la formulation des deux seuls items de l’enquête. « Parmi les avancées des dernières années visant à simplifier les démarches associatives, lesquelles connaissez-vous ? » Et de citer une dizaine d’outils en ligne : Compte Asso, plateforme de dématérialisation des démarches en ligne, « je veux aider » ou encore le nouveau dispositif Guid’asso. En fait, il s’agit juste d’acter de la connaissance de ces plateformes considérées de fait comme des « avancées », sans pouvoir laisser un quelconque point de vue. Petits rappels :
Compte Asso était lié à la promesse du « dites-le nous une fois »[3] (qui ne figure pas dans l’enquête). Nos récentes expériences nous montrent bien que chaque administration redemande en permanence les documents pourtant déposés sur la plateforme. Et concernant les démarches elles-mêmes, les fonctions de saisie, de formulaires, ou de dépôt de pièces, sur des outils fermés, ne relèvent pas vraiment d’une simplification pour les associations (les formulaires sont toujours aussi nombreux et toujours aussi longs), et demandent une certaine technicité. La personne en charge des saisies se retrouve bien seule face au moindre souci technique. Certainement pas un gain de temps pour les associations, mais plus sûrement une économie pour les administrations.
La plateforme « je veux aider » ne s’inscrit pas vraiment dans la notion de simplification. Elle permet à une association (10.000 inscrites sur les 1,3 million) de déposer une mission de bénévolat… La crise sanitaire aurait agi comme un révélateur de ce besoin. Une rapide analyse des offres déposées fait apparaître un large usage par des associations déjà bien encadrées professionnellement. On y trouve outre des missions de bénévolat, des offres d’emploi de direction, ou même la recherche d’un futur président !
Bien que construit avec le secteur associatif, et destiné à l’appui local, Guid’Asso nous en dit long sur la philosophie de l’État pour la vie associative. On retrouve dans la charte[4] tout le discours du Contrat d’Engagement Républicain instaurant un climat de défiance envers les acteurs associatifs : « ne pas associer Guid’Asso à des actions ou activités susceptibles de porter atteinte à l’État français ou lui être préjudiciable », « ne pas utiliser Guid’Asso à des fins politiques, polémiques, contraires à l’ordre public ou aux bonnes mœurs »… Les structures prestataires doivent assurer plusieurs jours de rendez-vous par semaine, mobiliser des ressources, favoriser la mise en lien, mutualiser, participer, contribuer, s’impliquer… en s’inscrivant dans un marché concurrentiel de l’accompagnement entièrement placé sous le contrôle de l’État dans un cadre strict et avec des moyens limités.
… quand la réponse est dans la question !
L’impression d’une enquête destinée à justifier au préalable la politique du ministère persiste à la lecture du second item portant sur « les besoins majeurs » des associations. La formulation de la première proposition laisse perplexe quand il est proposé d’alléger le poids de la paperasse administrative. Tout est dit dans le simple emploi du terme de « paperasse » ! On aurait pu se demander si les responsables associatifs estiment qu’il y a trop de contraintes administratives, complexes, mobilisant toujours plus de compétences gestionnaires. Mais cette question n’est pas prévue. Pourtant c’est bien la multiplication des appels à projets et des dossiers à remplir pour des financements incertains qui inscrit l’association dans le tout managérial, ne respectant pas le projet associatif et générant mal être et sentiment d’instrumentalisation. La saisie en ligne sur des services numériques simples et intuitifs (sic) n’est pas une réponse pour les milliers de petites et moyennes associations.
Les processus de managérialisation, d’instrumentalisation et de marchandisation font partie de la même logique, celle du marché et de la concurrence qui pousse les associations à utiliser les outils de gestion du secteur privé et à calquer leur modèle sur celui de l’entreprise. Parce qu’il limite le champ des libertés associatives, et instaure un climat de défiance « a priori », le Contrat d’engagement républicain (CER) participe de cette volonté politique de contraindre l’action des associations à de simples prestations de services répondant à des besoins exprimés par la puissance publique. En même temps qu’elles ne trouvent plus la voie pour emprunter le chemin d’un autre monde possible, solidaire, démocratique, écologique, les associations perdent la voix pour revendiquer un projet émancipateur.
Simplification versus Socle de sérénité
A l’opposé, nous appelons le secteur associatif à faire valoir sans compromis ce qui constitue son ADN, en remettant au centre la rencontre humaine. C’est ce qui ressort des travaux menés par les associations réunies au sein du Collectif des Associations Citoyennes[5] :
- Les associations citoyennes peuvent parvenir à jouer ce rôle important si elles renouent avec la force de leur propre histoire d’une part et si elles savent ne pas perdre de vue leur objet ni les personnes avec lesquelles elles doivent œuvrer.
- L’approfondissement démocratique constitue le fondement du travail associatif. Pour cela il est essentiel qu’elles puissent exercer leur pouvoir critique en toute circonstance, avec la reconnaissance des pouvoirs publics.
- Les logiques de réciprocité, de solidarité, de mise en commun et de démocratie font partie d’un ensemble d’activités qui ne peuvent se réduire à la sphère marchande et se soumettre à des règles et principes qui en contredisent les fondements.
- Évaluer l’utilité sociale consiste à repérer ce qui donne de la valeur sociale. Les associations travaillent à représenter, décrire, donner à voir, exposer, afficher, modéliser, caractériser la richesse de leur apport à la société.
- La finalité politique du projet associatif se situe donc dans l’articulation de propositions sociales, écologiques, culturelles, politiques et économiques.
Pour cela les associations ont besoin de moins de contraintes, et de plus de moyens pour mener le projet associatif. Elles ont besoin de retrouver la confiance du politique, pour s’inscrire dans un véritable projet de société, dans nombre de cas co-construit avec les pouvoirs publics, au local comme au national. Elles ont besoin de pouvoir appuyer sur la touche PAUSE, et se donner le temps… le temps pour apprendre ensemble, le temps pour apprendre de nos histoires, le temps pour construire un projet de société commun.
Texte initié par Gilles Rouby, président du Collectif des Associations Citoyennes
—————————————————
[1] Source : Baromètre 2022 – Recherche & Solidarités – Opinion des dirigeants associatifs
[2] Cf. le chapitre « La réforme de l’administration et ses conséquences dans le monde associatif » de JC Boual dans « Quel monde associatif demain » paru aux éditions Erès en 2021
[3] https://www.numerique.gouv.fr/services/guichet-dites-le-nous-une-fois/
[4] https://www.associations.gouv.fr/la-charte-d-utilisation-de-guid-asso.html
[5] Actes de l’université d’été 2022 des associations citoyennes à Lille (cf. les Actes réalisés)
Le CAC au forum des lieux intermédiaires et indépendants [2 au 4 déc]
Ce Forum National les 2, 3 et 4 décembre à Tours interrogera la place de la culture dans le « moment tiers-lieux ».
Jean-Baptiste Jobard, coordinateur du CAC y donnera deux « conférences-flash » : IMAGINAIRES DE LA MARCHANDISATION, IMAGINAIRES DE L’ASSOCIATIONNISME.
Le texte et la vidéo de cette conférence-flash seront ensuite publiés ici sur notre site et notre chaîne youtube https://www.youtube.com/@associationscitoyennes.
Le CAC est aux États Généraux de la vie associative à Rennes [22 nov au 9 déc]
États Généraux de la Vie Associative Rennaise du 22 nov. au 9 déc. 2022
voir le programme complet
Dans leur diversité et leur multitude, les associations ont cette capacité à développer une réflexion permanente alimentée par les actions qu’elles mènent, les outils qu’elles utilisent, les valeurs qui les constituent. Face aux menaces d’instrumentalisation, de marchandisation et les restrictions du champ des libertés associatives, elles appellent à une véritable co-construction leur permettant d’être partenaire des politiques publiques au local, comme au national.
Gilles Rouby, président du CAC, est intervenu lors de la conférence d’ouverture du 22 novembre à 20h avec Marie-Catherine Henry autour du thème du livre collectif éponyme : « Quel monde associatif demain ?« .
![]() | ![]() | ![]() | ![]() |
Conférence filmée qui sera bientôt disponible sur cette page.